Prévention et dépistage du cancer du col de l'utérus

12ème cancer féminin en France avec environ 3000 cancers par an, il s’agit pourtant d’un cancer évitable !

Le cancer du col de l’utérus est la 4ème cause de cancer chez les femmes dans le monde, de par sa comorbidité avec le virus du VIH.

Histoire naturelle du cancer du col de l'utérus

99% des cancers du col de l’utérus sont associés à une infection par le papillomavirus (virus HPV). Cette infection est transmise au cours des premiers rapports sexuels (infection initiale). Il touche les femmes et les hommes.

En effet, l’HPV est également lié à 91-94% des cancers du vagin, 88-94% des cancers de l’anus, 40% des cancers de la vulve, 40% des cancer du pénis, 25% des cancers du pharynx et 10% des cancers de la cavité buccale.

Très souvent, les virus HPV sont vaincus par les défenses immunitaires et l’infection disparaît d’elle-même après environ 1 an, sans que l’on ait remarqué sa présence.

Certains types de papillomavirus peuvent rester de manière dormante dans l’organisme (infection persistante) sans provoquer de symptômes. Dans d’autres cas, l’infection peut être productive (cela veut dire que le virus se multiplie) et peut donner une lésion dite de bas grade qui peut encore régresser spontanément.
Lorsque l’infection est dite transformante, le papillomavirus a altéré la muqueuse cervicale et les cellules se développent pour leur propre compte, ce sont des lésions de haut grade, qui peuvent se transformer d’abord en une forme précoce de cancer, appelé cancer in situ, puis vers une forme plus avancé, appelée cancer du col invasif. Ce processus de transformation, lorsqu’il existe, est long (au moins 10 ans).

Infection à HPV et lésions précancéreuses

Cancer du col de l'utérus ICM
Source : Cancer du col - Médicine Key  

 

CIN : néoplasie intra épithéliale, LSIL : lésion intra épithéliale de bas grade, HSIL : lésion intra épithéliale de haut grade

Stratégie mondiale d’élimination du cancer du col

La 146ème réunion du Conseil exécutif de l’OMS, qui a eu lieu en février 2020, a permis d’élaborer une stratégie mondiale pour accélérer l’élimination du cancer du col utérin en tant que problème de santé publique. 

Cette stratégie vise 3 cibles à l’horizon 2030 : 

  • 90% de filles vaccinées à l’âge de 15 ans, 
  • 70% de dépistage entre 35 et 45 ans,
  • 90% de femmes identifiées avec une lésion précancéreuse ou un cancer du col invasif reçoivent un traitement et des soins adéquats.

Situation en France

> Le vaccin 

Les premiers vaccins contre le papillomavirus à 4 valences (2007) offraient une protection vis-à-vis des HPV 16 et 18, qui sont responsables à eux seuls de 60 % des lésions précancéreuses. Par conséquent, les femmes ainsi vaccinées ont encore une probabilité significative de développer une lésion de haut grade (40 à 50 %) et doivent poursuivre le programme de dépistage comme les non-vaccinées.
Depuis 2018, nous disposons d’un vaccin à 9 valences (GARDASIL 9) qui protège contre les virus à haut risque, responsables de 90 % des lésions de haut grade. Les jeunes filles vaccinées aujourd’hui ont par conséquent une forte probabilité d’être presque totalement protégées. En augmentant la couverture vaccinale, l’incidence des lésions précancéreuses et du cancer du col de l’utérus devrait diminuer.

Depuis décembre 2019, l’HAS (Haute Autorité de Santé) recommande la vaccination également chez les jeunes garçons.
PLUS D'INFORMATIONS SUR LA VACCINATION

Calendrier vaccinal HAS 2019

 

Filles

Garçons

Adolescents immunodéprimés

-Entre 11 et 14 ans (2 doses)
-Rattrapage possible entre 15 et 19 ans (3 doses)
 

-Entre 11 et 14 ans (2 doses)
-Rattrapage possible entre 15 et 19 ans (3 doses
-Hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes possible jusqu’à 26 ans (3 doses)
 

-Pour les deux sexes
-Aux mêmes âges que la -population générale
-Rattrapage jusqu’à 19 ans
 


 

Programme national de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus en France en 2020 (d’après l’INCa)

Les premières recommandations européennes pour le dépistage du cancer du col de l’utérus ont eu lieu en 2008. Le Plan Cancer doit permettre à chaque femme de 25 à 65 ans l’accès à un dépistage régulier du cancer du col utérin, via un programme national de dépistage. En 2019, l’HAS recommande un test HPV en dépistage primaire à partir de 30 ans. L’arrêté du 30.07.2020 permet l’organisation du dépistage organisé du cancer du col de l’utérus en France.

Les objectifs du programme national de dépistage organisé sont :

  • réduire l’incidence et le nombre de décès de 30% à 10 ans,
  • atteindre 80% de taux de couverture dans la population cible,
  • réduire les inégalités d’accès au dépistage.

Si vous souhaitez participer à ce programme de dépistage, vous pouvez le faire spontanément ou bien répondre à l’invitation qui vous sera envoyée par courrier. Ce dépistage est pris en charge à 100%, il peut être réalisé par un médecin généraliste, un gynécologue ou une sage-femme. Un auto prélèvement est également possible dans certaines situations.

Vos données seront récoltées dans le cadre de ce programme national de dépistage organisé, ainsi si vous vous opposez au traitement de vos données (c’est votre droit), il faut bien le mentionner auprès du votre professionnel de santé.

En pratique

Si vous avez entre 25 et 30 ans 

Une première cytologie ou frottis est réalisé à 25 ans. S’il est normal, un second est réalisé un an après et s’il est normal un troisième est réalisé 3 ans après (soit 29 ans).

Si vous avez entre 30 et 65 ans

Il est alors réalisé un typage viral premier (recherche d’un virus de la famille des papillomavirus ou test ADN HPV) :

  • Si le typage est NEGATIF, il n’y a pas d’autres examens à faire, le prochain test HPV sera à réaliser dans 5 ans.
  • Si le typage est POSITIF, une cytologie dite « reflexe » est effectuée sur le même flacon, vous n’êtes pas re-convoquée, c’est le laboratoire qui s’en occupe puisqu’il a déjà le flacon.
  • Si la cytologie ou frottis est négatif, il faudra réaliser un nouveau typage à 1 an.
  • Si le frottis est anormal, il faudra réaliser une colposcopie (analyse du col et du vagin grâce à un instrument optique binoculaire et application de colorants) avec possibilité de prélèvements-biopsies si visualisation de zone suspecte. 

Au-delà de 65 ans 

Le dépistage s’arrête à l’âge de 65 ans. Il est parfois possible de continuer le dépistage dans certains cas particuliers : si vous n’avez jamais été suivie jusqu’alors, si vous avez eu un changement de vie sexuelle à l’âge 50-55 ans ou en cas d’antécédent de frottis anormal (test HPV positif ou pathologie cervicale sur le dernier frottis).
 

Le dépistage primaire avec le test HPV dans un système organisé après 30 ans

Cancer du col de l'utérus ICM
Source : Dépistage - HAS

 

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