Depuis le 15 septembre 2025, l’étude NEUROdoux est menée à l’ICM. Il s’agit d’un essai clinique randomisé de phase II visant à évaluer l’efficacité de la photobiomodulation sur la douleur neuropathique induite par la chimiothérapie.
Les deux premiers patients ont été inclus le 7 Octobre 2025 et l’étude prévoit l’inclusion de 70 patients au total.
La neuropathie périphérique est un effet secondaire fréquent induit par la chimiothérapie, touchant 68% des patients un mois après la chimiothérapie, et encore 30% à 6 mois. Elle se manifeste par des troubles sensitifs, des fourmillements, des brûlures, des engourdissements et des douleurs. Les douleurs neuropathiques concernent 25 à 80 % des patients, altèrent significativement leur qualité de vie, et peuvent conduire à un report ou une réduction de la dose de chimiothérapie dans les cas sévères.
Les traitements médicamenteux de cette pathologie présentent une efficacité limitée, et aucune stratégie préventive validée n’existe actuellement. De nombreux patients se tournent donc vers des thérapies complémentaires ou des interventions non médicamenteuses, parmi lesquelles la photobiomodulation. Cette dernière repose sur l'utilisation thérapeutique d’une lumière laser non ionisante, reconnue pour ses effets anti-inflammatoires et régénérateurs. Son usage est aujourd’hui recommandé pour la prévention de la mucite buccale liée aux traitements anticancéreux, mais des données préliminaires suggèrent un bénéfice dans le traitement des neuropathies périphériques chimio-induites. Face à l’augmentation de cette pathologie et au manque d’alternatives efficaces, l’intérêt pour les thérapies complémentaires ne cesse d’augmenter. L’élargissement de l’utilisation de la photobiomodulation à d’autres usages reste ainsi à prouver par le biais d’essais cliniques établis.
L’étude NEUROdoux vise donc à déterminer si la photobiomodulation peut améliorer la douleur neuropathique périphérique chimio-induite. Elle évaluera l'efficacité, la faisabilité et la sécurité de cette approche en comparant un groupe recevant une photobiomodulation laser réelle à groupe recevant une photobiomodulation fictive pour mesurer l’effet placebo.
L’étude se déroule de la manière suivante :
- Groupe expérimental : les patients reçoivent 2 séances par semaine de photobiomodulation de 13 minutes pendant 4 semaines, dispensées par des cliniciens accrédités à la sécurité laser au sein du Département de Soins de Support.
- Groupe contrôle : les patients suivent la même procédure que ceux du groupe expérimental, mais aucune énergie laser n’est délivrée. Ils auront toutefois la possibilité de bénéficier du traitement réel à la fin de leur participation dans l’étude, s’ils le souhaitent.
Tous les patients portent des lunettes opaques afin de garantir à la fois la sécurité vis-à-vis du laser et le maintien de l’aveuglement concernant le traitement reçu. Seul le personnel soignant est informé du traitement administré.
Dans les deux groupes, des évaluations portant sur la douleur, la neuropathie, la qualité de vie et le fonctionnement neuropsychologique, seront réalisées avant et après intervention. Un bénéfice sur la douleur neuropathique est attendu chez minimum un tiers des patients dans les deux bras.
L’étude est soutenue financièrement par la Ligue Nationale Contre le Cancer.
Contact
- Dr Estelle GUERDOUX, Psycho-oncologue, Neuropsychologue clinicienne : estelle.guerdoux@icm.unicancer.fr ou au 0467612468
- Dr Caroline GALLAY, Médecin algologue : caroline.gallay@icm.unicancer.fr ou au 0467612356
- Dr Maryline LAIGRE, Médecin algologue : maryline.laigre@icm.unicancer.fr ou au 0467612387
- Mme Caroline CONSTANT, ARC CRC : caroline.constant@icm.unicancer.fr ou au 0467612380