Soins , Recherche

Publication de l’étude MSPD sur la musicothérapie

Les résultats de l’étude pilote MSPD (Musicothérapie, Soins Palliatifs, Douleurs) viennent d’être publiée dans le Journal of Pain and Symptom Management.

Cette étude a été menée à l'ICM entre avril 2022 à janvier 2023 par le Dr Caroline Gallay, médecin algologue, et Mme Aude Menteaux, musicothérapeute clinicienne, avec le soutien des équipes d'algologie, de soins palliatifs et des unités d'hospitalisation.

Contexte et objectifs

La prise en charge de la douleur repose généralement sur des traitements médicamenteux, auxquels s'associent des approches complémentaires. A l'ICM, les patients peuvent ainsi bénéficier de différentes méthodes non-médicamenteuses : stimulation nerveuse électrique transcutanée (TENS), hypnose, acupuncture, mais aussi musicothérapie. La musicothérapie permet d'accompagner et de soutenir les patients dans leur parcours de soin en les aidant à mieux gérer les symptômes physiques et psychiques liés à la maladie et aux traitements. L'étude MSPD visait à évaluer, dans le cadre d'une recherche rigoureuse et standardisée, les effets de cette pratique déjà bien implantée dans l'établissement.

L'objectif principal était d'évaluer l'effet de la musicothérapie sur la douleur chez des patients atteints de cancer avancé. Les objectifs secondaires portaient sur la qualité de vie, la satisfaction des patients, et leur souhait éventuel de renouveler l'expérience. 

La séance de musicothérapie

Le protocole repose sur une séance unique de relaxation musicale visant à induire un état de détente profonde. La musicothérapeute improvise en direct à l'aide d'un instrument de percussion, appelé Kigonki (voir photo d'illustration). Pendant 15 minutes, elle adapte son jeu en fonction de l'état du patient, en observant sa respiration, ses expressions faciales et ses mouvements corporels. Cette approche permet d'accompagner le patient vers un état modifié de conscience, proche de celui ressenti lors d'une séance d'hypnose, avant de revenir progressivement à un état d'éveil.

Résultats

Quarante patients ont participé à l'étude. Après la séance de musicothérapie, leur douleur a significativement diminué, passant en moyenne de 4,9 à 3,5 (p<0,0001) sur une échelle allant de 0 à 10. Une baisse significative de la fatigue (de 6,2 à 4,3 ; p<0,0001) et de l'anxiété (de 2,7 à 1), ainsi qu'une amélioration du bien-être général (de 5,2 à 3,3 ; p<0,0001) ont également été observés. Les patients se sont montrés très satisfaits de l'expérience, avec une note moyenne de 8,9 sur 10, et 95 % d'entre eux ont déclaré vouloir faire une deuxième séance.

Conclusions

Une séance unique de relaxation induite par la musique a entraîné une réduction à court terme de la douleur chez des patients atteints de cancer avancé, tout en améliorant leurs symptômes. Cette première étape ouvre la voie à la mise en place d'un essai contrôlé randomisé destiné à confirmer ces résultats, évaluer les effets à long terme de cette approche, et explorer les bénéfices d'un programme comportant plusieurs séances.

Un grand merci à tous les patients qui ont accepté de participer à cette étude, ainsi qu'à l'ensemble des professionnels de santé ayant contribué à sa réalisation. Merci également au Groupement des Entreprises Françaises dans la Lutte contre le Cancer (GEFLUC) pour son précieux soutien financier. Enfin, un clin d'œil particulier à la DRCI, en particulier à Mme Amandine Terrasson, ainsi qu'à la Direction Générale de l'ICM pour leur accompagnement tout au long de ce projet.

Pour en savoir plus, accédez à l'article complet